L'ACCUSATION
LES SECRÉTAIRES D U CSE FRET SNCF ET DU CCGPF S'ADRESSENT À VOUS
Madame, Monsieur, Il est urgent d’agir, l’enjeu climatique doit devenir une priorité dans le domaine du transport ! Les élu·es du CSE Fret SNCF et du Comité central du Groupe public ferroviaire (CCGPF) ont décidé d’agir et de mener conjointement une campagne de communication et d’information nationale pour informer le grand public mais aussi interpeller de nouveau les parlementaires et les élu·es politiques de notre pays ! Derrière la formulation obscure de « plan de discontinuité », c’est l’entreprise publique de transport de marchandises Fret SNCF qui est menacée de liquidation au 31 décembre 2024. Le temps nous est compté ! C’est l’unicité et l’intégrité même de la SNCF qui est attaquée et, avec elles, l’efficacité environnementale, économique et sociale du service public de transport de marchandises et de voyageurs répondant aux besoins de transports pour la population et des chargeurs. La production ferroviaire ne peut fonctionner qu’en mutualisant les moyens humains et matériels. Depuis l’ouverture à la concurrence dans le fret ferroviaire, le volume des marchandises transportées par le fer n’a cessé de baisser alors que, dans le même temps, celui transporté par la route a, lui, fortement augmenté. Les lourds investissements de ce mode de transport imposent la réflexion sur du temps long. Cette information vise à approfondir le sujet et à revenir sur la genèse des choix prémédités, stratégiques, économiques et politiques qui conduisent le gouvernement à casser un outil essentiel pour accélérer la décarbonation des transports et de protection de l’environnement. D’autres choix sont possibles et nécessaires pour répondre à ce défi. Ils méritent d’être posés pour mener un débat public éclairé. C’est tout le sens de la recommandation numéro 27 du rapport d’enquête parlementaire sur « la libéralisation du fret ferroviaire et ses conséquences pour l’avenir » de « fixer un moratoire sur le plan de discontinuité proposé par le gouvernement français afin de réviser le processus de démantèlement de Fret SNCF ». Nous posons dans le débat des axes de réflexion immédiats pour augmenter les flux de marchandises sortant de nos ports, l’exigence pour les grands logisticiens d’un seuil minimum de transport par le fer de 25 %, le financement des embranchements prioritaires et industriels, (à commencer par l’usine Valdunes, la seule à construire des essieux ferroviaires dans le pays), dans le cadre d’une loi pluriannuelle de financement des infrastructures, ou encore la relance immédiate du train « des primeurs » Perpignan-Rungis. Qui veut tuer Fret SNCF ? Certainement pas nous qui nous battons depuis des années pour préserver l’appareil productif et développer l’outil public fret SNCF, une bataille d’intérêt général ! Il est donc urgent d’agir collectivement ! Bien cordialement, Alexandre Fourès, secrétaire du CSE Fret SNCF. Alexandre Boyer, secrétaire du CCGPF.
COMMISSION D'ENQUÊTE
ASSEMBLÉE NATIONALE
Commission d'enquête sur la libéralisation du fret ferroviaire et ses conséquences pour l'avenir
Mardi 19 septembre 2023